Femmes Musulmanes entre deux mondes : éliminer les préjugés

Vendredi, 8 avril, 2016

Logroño, le 6 Avril (EFE). - Le symposium « Femmes musulmanes entre deux mondes : éliminer les préjugés », s'est tenu aujourd'hui à l'Université de La Rioja (UR). L'université a constaté que ces jeunes des pays de tradition musulmane partagent deux réalités mais toujours dans le respect et conscientes de leur identité.

Six étudiantes de l'UR et une élève de terminale, deuxième génération de jeunes femmes de l'immigration en provenance de pays musulmans, ont organisé cette conférence, avec le soutien de la directrice de la Chaire UNESCO, Ana Vega, et du Conseil des étudiants.

Imane Labtoufi, d'origine marocaine et étudiante de philologie ; Rida Masood, du Pakistan et étudiante de relations du travail ; Maka Sylla, Côte-d'Ivoire, qui étude le Droit ; Yousra Abtaul et Sofia Kouissi, du Maroc étudiantes en Travail social ; Yosra Hamdoun, du Maroc, étudiante d’anglais ; et Chaima Boucharrafa, du Maroc et étudiante en terminale, ont participé au symposium.

Dans leurs interventions, ces "musulmanes européennes", comme certains d'entre elles se définissent, ont expliqué comment elles gèrent leur identité entre deux mondes celui d'origine et l'hôte, dans ce cas La Rioja ; et leurs difficultés, leurs défis, leurs attentes, la discrimination perçue et le rejet de certains secteurs de leur propre communauté.

La culture, la religion, la perception de l'utilisation ou pas de l’hijab (voile), le sens du voile, la réalité qu'elles constatent et comment elles vivent deux réalités ont suscité des questions parmi les nombreuses personnes qui remplissaient l'auditorium UR.

Même si certaines de ces sept élèves ne portent pas le voile, toutes ont défendu la liberté de le porter ou pas car cela ne les rend pas plus ou moins musulmanes mais n'est qu'une caractéristique de plus. Elles ont insisté sur le respect de cette décision, quelle qu'elle soit, adoptée en toute liberté par chaque femme.

Porter une jupe ou un voile n'offense personne et n'implique pas plus de religiosité ont expliqué ces jeunes qui sentent qu'elles naviguent "entre deux eaux, entre deux réalités", et qui se considèrent "un pont entre deux cultures". Elles se disent conscientes qu'elles attirent l'attention dans les deux pays, celui d'origine et celui d'accueil.

"Nous sommes nées avec le double de valeurs et, parfois, il nous est difficile de nous définir, mais notre interculturalité fait notre richesse" défendait l'une d'elles. Elles considère qu'une culture n'annule pas l'autre , qu'elles ont grandi dans un pays occidental dont elles forment partie depuis l'enfance, à différence de leurs parents qui ont dû s'adapter dans le pays d'accueil.

Interrogées sur la radicalisation de certains jeunes de pays de tradition musulmane qui en arrive à tuer au nom de Allah, elles ont rejeté catégoriquement cette attitude et ont insisté sur le fait qu'elles ne comprennent pas les motifs qui les poussent et qui n'ont quoi qu'il en soit rien à voir avec leur religion.

Elles ont reconnu que le fait d’être femmes et musulmanes peut susciter des discriminations et croient que les droits des femmes dans certains pays de tradition musulmane ne sont pas toujours reconnus dans la pratique.

L'UR a 46 étudiants de pays de tradition musulmane, 30 femmes et 16 hommes, distribués dans 25 grades, une maîtrise et deux doctorats. EFE.